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Respirer selon le concept Taoïste Yang Sheng FA

Dernière mise à jour : 22 févr. 2023

La respiration est bien plus que la fonction physiologique qui permet à de nombreux organismes de rester en vie. Les traditions orientales accordent à la respiration une vertu essentielle d’équilibre énergétique et d’harmonie. La respiration Yang Sheng FA, issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) propose des exercices respiratoires à adopter au quotidien.


La MTC dispose de piliers majeurs pour une prévention santé optimale. Le Yang Sheng FA, que l’on peut traduire par « nourrir la vie » est un concept Taoïste qui a traversé les millénaires. Il fait prendre conscience aux hommes que des principes de bon sens de la vie quotidienne permettent de prendre soin de soi et de son environnement. Le choix des aliments, l’hydratation, la respiration, l’exercice physique, la sexualité, la connexion à soi, la gestion des émotions, la connexion à la nature et à ses saisons, le sommeil, l’hygiène de vie...rien n’est laissé au hasard, chaque élément fait partie d’un grand tout primordial. Notre attention se portera sur la Respiration qui occupe une place Centrale parmi les méthodes de préservation de la vie. Techniques, exercices et recommandations ont toutes pour objectif de recharger la batterie des Reins, permettant ainsi de booster les défenses immunitaires et d’insuffler à l’organisme ses capacités d’adaptation à tous les aléas de la vie (physiques, environnementaux, psychologiques et émotionnels).


Respirer en conscience

Inutile de préciser que Respirer est vital. À la naissance, le nouveau-né prend sa première inspiration et la mort ponctue le dernier souffle. La respiration n’est-elle pas la source d’énergie indispensable au fonctionnement de notre organisme ? Sans respirer adieu la vie ! Un cycle respiratoire est une inspiration suivie d’une expiration. Au repos, le rythme ou fréquence respiratoire d’un adulte est en moyenne de 16 respirations par minute. Chaque jour un adulte inspire environ 8000 litres d’air (0,5 litre d’air par inspiration)1. L’inspiration fournit l’oxygène de l’air à l’organisme et l’expiration permet d’éliminer le CO2. Notre respiration est liée au système nerveux autonome (SNA) qui envoie des messages entre le cerveau et les organes internes. Le SNA se compose du système nerveux sympathique (SNS) et du système nerveux parasympathique (SNP) qui fonctionnent ensemble afin de maintenir un équilibre. En cas de stress, le SNS s’emballe afin que notre corps trouve les solutions pour gérer la situation de stress. Une fois la crise passée le SNP prend le relai pour retrouver le calme (respiratoire, musculaire, etc.). Prendre conscience de sa respiration calme immédiatement la réponse au stress en activant le SNP. Le stress, la fatigue, le ressassement, l’excès de tristesse ou toute situation qui entrave et bloque, freine l’échange d’air. En cas de chronicité, les batteries se vident, la fatigue s’installe, l’organisme s’affaiblit. Qui n’a pas eu la sensation d’un diaphragme bloqué, d’un besoin de soupirer, de prendre de grandes inspirations, de bâiller pour faire le plein d’air ?


Respirer ? Pas aussi simple qu’il n’y paraît !

Il est toujours étonnant de constater, si vous êtes un brin observateur, combien certaines personnes semblent littéralement en apnée ! Ce peut être le cas quand le mental est absorbé ! Si notre vie est bel et bien un ballet incessant de respirations, on a beaucoup à apprendre sur la respiration ou plutôt, sur les respirations. Mais de quelles respirations parlons-nous ? Les respirations vitales, inconscientes, sont celles que nous faisons sans en avoir conscience, sans réfléchir et puis il y a les autres, les respirations conscientes, négligées, voire ignorées, qui ont un pouvoir insoupçonné. Il est pourtant d’une simplicité déconcertante de se focaliser quelques minutes sur ses inspirations et ses expirations.


Des pauses pour prendre pleinement conscience de sa respiration

La respiration consciente est une respiration diaphragmatique communément appelée « ventrale ». À la naissance, le bébé respire tout naturellement par le ventre et, sans doute en raison de contraintes de vie qui nous dépassent, cette bonne pratique s’est déplacée au niveau des poumons. Pour s’exercer à la respiration ventrale, la seule image à avoir en tête est : j’inspire, je gonfle le ventre, j’expire, je rentre le ventre. Cet exercice simple permet à la base des poumons de travailler, contribuant ainsi à l’évacuation des déchets. Le diaphragme est le muscle principal de la respiration, bien trop souvent oublié au profit des muscles intercostaux et sterno-cléido-mastoïdiens qui permettent d’ouvrir plus largement la cage thoracique très sollicitée en cas de respiration haute. Respirer par le ventre, relâche le diaphragme et rend possible le massage des organes internes dont le foie, véritable éponge à sang. La respiration abdomino-diaphragmatique permet un échange d’air beaucoup plus important que la respiration haute et vient ainsi nourrir notre énergie des reins.


Place aux exercices

Une fois que vous avez compris le principe de la respiration ventrale, il est possible de s’essayer à quelques respirations Yang Shen FA. Deux des trois exercices proposés se font allongé et le troisième exercice peut tout aussi bien être réalisé assis, debout ou couché. Les exercices allongés nécessitent d’inspirer par le nez et de souffler par la bouche tandis que le troisième se fera uniquement par le nez.


Le premier se pratique le matin, allongé, avant de commencer la journée. Il s’agit de faire deux séries de dix respirations conscientes et rapides et d’être attentif aux inspirations et expirations. Inspirer au maximum et expirer au maximum en vidant totalement les poumons. Cette sur-oxygénation inhabituelle peut provoquer des vertiges donc attention de ne pas se lever dans les deux minutes qui suivent. La montée /descente du diaphragme masse le foie qui remet activement en route la circulation du sang et de l’énergie qui étaient au ralenti pendant le repos de la nuit. Le sang peut enfin refluer au niveau des extrémités (pieds, mains et tête). Ce va-et-vient masse d’ailleurs tous les viscères, y compris les intestins, relançant le péristaltisme intestinal...Cet exercice est vivement recommandé en cas de constipation. L’afflux sanguin très rapide au niveau du cerveau grâce à cette respiration, a également un effet tonique plus efficace que la douche matinale.

Le deuxième exercice est à pratiquer le soir au coucher. Il est tout particulièrement recommandé en période d’insomnie et plus spécifiquement en cas d’insomnie de 3h du matin liée à la stagnation de sang et d’énergie du foie. Le soir, s’allonger tranquillement dans son lit et pratiquer deux séries de dix respirations. Laisser l’air pénétrer par les narines, sans forcer, tranquillement. L’expiration doit être très lente et progressive. Avec l’expérience, l’expiration peut s’étirer jusqu’à 30 voire 40 secondes. La petite histoire dit que certaines personnes aguerries atteignent 1 minute d’expiration. L’idée n’est cependant pas d’être à bout de souffle jusqu’à l’apnée, il faut savoir s’arrêter avant. Visualiser la respiration, la conscientiser calme les effusions de pensées, leur rythme effréné, si souvent responsables d’insomnies. Cette respiration de pleine conscience canalise le mental, l’empêche de s’égarer en pensées stériles. En cas d’insomnie, compter les cycles respiratoires à l’image des moutons focalise encore davantage le mental. Compter les cycles jusqu’à 10, revenir à 1 puis compter jusqu’à 9, revenir à 1 puis compter jusqu’à 8, etc. En général le sommeil est là bien avant la fin des comptages.

Et de trois ! Et si la respiration consciente n’était pas seulement programmée matin et soir et pouvait se nicher dans les nombreux interstices de la journée ? En marchant, aux feux rouges au volant de la voiture, assis dans le bus ou dans le métro, dans une salle d’attente, etc. Le moindre petit espace de respiration consciente est 100 % bénéfique pour recharger l’énergie nécessaire aux multiples activités quotidiennes dévoreuses d’énergie. Les méthodes Yang Sheng FA de préservation de la vie partent du principe que tout au long de la journée nous devons trouver les solutions pour recharger notre énergie qui s’échappe. La grande majorité des personnes happées par leur quotidien laissent échapper leur énergie du matin au soir et essaient tant bien que mal de la recharger pendant la nuit, les week-end et les vacances. Or il est illusoire de penser que l’organisme se recharge suffisamment quand une grande partie de l’énergie s’est évaporée et que s’est installée la fatigue. Pratiquer chaque jour la respiration consciente contribue à maintenir cette énergie, elle devient sur le long terme une routine, un réflexe qui nourrit le quotidien.


N’ignorez plus votre diaphragme

Sous forme de coupole tendino-musculaire, le diaphragme divise le tronc en deux, en haut le thorax qui abrite coeur et poumons et en bas l’abdomen où sont intriqués plexus solaire, foie, vésicule biliaire, rate, estomac, pancréas, gros intestin et intestin grêle et reins à l’arrière. Cette zone stratégique est fondamentale et son manque de souplesse et de mobilité l’empêche de masser les organes internes. Résultat ! Ralentissements, stagnations et blocages de la circulation des énergies et du sang responsables entre autres de douleurs, inflammations etgonflements.

Trouver le calme

Respirer en conscience calme l’esprit et évite l’emballement des émotions. Les émotions sont indispensables à l’équilibre général de l’être humain. La Tradition Médicale Chinoise considère que toute émotion qui anime l’être humain est l’expression d’un mouvement d’énergie qui nait au Coeur en réponse à des stimuli internes ou environnementaux et se manifeste au niveau de la conscience, l’alimente et lui permet d’évoluer. Les émotions sont indissociables du corps humain, elles nourrissent l’esprit et le coeur qui abrite la conscience. Chaque émotion est associée à un organe et à son énergie : peur/rein, colère/foie, joie/coeur, souci/rate, tristesse/poumon. Respirer en conscience est une voie vers l’apaisement.


Respirer selon le concept Taoïste Yang Sheng FA

En savoir plus :

Parution en mars 2022 de Yang Sheng: La fabuleuse méthode ancestrale chinoise d'autoguérison de Katie Brindle, éd. Le Lotus et l’éléphant, 19,95€















1https://www.spirometrie.fr/respiration-et-maladies

2 V. Perciavalle, M. Blandini, P. Fecarotta, « The role of deep breathing on stress », Neurological Sciences, 2017


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